Si trouver le bon personnel est déjà une tâche ardue pour bien des hôtels, la recherche de candidats saisonniers rend l’exercice encore plus périlleux du fait du logement. Au fil des années, la question du logement des saisonniers est devenue centrale, constituant souvent un véritable frein à l’embauche. En cause, la pénurie de logements « accessibles » dans les zones touristiques, le développement des plateformes de type Airbnb qui ont amené les particuliers à préférer louer leurs logements aux vacanciers plutôt qu’aux saisonniers.
Pour certains établissements qui ne peuvent pas loger leur personnel, ou qui n’ont pas pu réserver un parc spécifique faute de logements, la situation est particulièrement délicate. Or, ces embauches sont décisives pour délivrer des prestations de qualité et satisfaire un client qui impose ses diktats. À noter que la situation est largement contrastée selon les communes, certaines s’étant particulièrement investies pour se doter de logements dédiés aux saisonniers. Si pendant très longtemps, cette pénurie de candidats saisonniers touchait essentiellement les cuisiniers, elle concerne désormais tous les métiers des CHR. Retrouvez dans notre dossier page 36, des retours d’expériences d’hôteliers aguerris et toutes les dispositions juridiques spécifiques au statut de travailleur saisonnier.
Ces postes de saisonniers, occupés principalement par des jeunes, permettent de faire découvrir les métiers des CHR et d’insérer ce public dans la vie professionnelle. À l’heure où le chômage des jeunes atteint toujours des sommets dans l’Hexagone – près de 21 % chez les moins de 25 ans, fin 2017 (au sens du BIT) –, le secteur est bien mal récompensé de sa fonction d’insertion sociale et professionnelle. Il mériterait mieux que ce carcan juridique et la surtaxation des CDD saisonniers envisagée par le gouvernement qui fait fi des spécificités des CHR (lire « La surtaxation des CDD saisonniers : une épée de Damoclès pour la profession »).
Francis Luzin